L’arbre de vie
Le Paradis terrestre terrestre est la caractéristique d’un état de l’humanité et de son cadre physique. C’est l’état primordial. Adam est le nom d’une collectivité plus que d’un seul homme. Il est au sommet de la Création terrestre et vit en parfaite communion avec la nature et Dieu. Il vit dans l’éternel présent, un bonheur parfait. Il possède son libre arbitre et peut donc s’autodéterminer en toute conscience.
L’arbre de vie, au centre du Paradis est instauré par Dieu lui-même, c’est le guide. Il régit la création. Autour de cet arbre il y a, à droite, l’arbre du bien (positif), et à gauche, celui du mal (négatif). Ces deux derniers représentent l’harmonie et l’équilibre. Ils sont comme les deux plateaux de la balance (arcane de la Justice du Tarot) : ce qui est juste.
Manger des fruits de l’arbre de vie transmet une parcelle d’immortalité. C’est cette énergie, cette parcelle d’esprit céleste, cette inspiration divine, cette rosée du matin qu’utilise les alchimistes dans l’élaboration de la Pierre Philosophale.
Après avoir transgressé les recommandations du Seigneur, Adam et Eve virent qu’ils étaient nus, signifiant ainsi qu’ils furent démunis devant l’erreur commise d’avoir écouté le tentateur. Espérant secrètement gagner quelques prérogatives divines en évoluant en marge des recommandations du Créateur, ils usèrent de leur libre arbitre à mauvais escient. En se fiant à la sagesse d’origine humaine, Adam et Eve ont désobéi à Dieu. Ils ont fait le choix de rechercher la Sagesse de façon autonome, sans recourir à l’inspiration divine qui est toute Connaissance. Ainsi, pour quérir la Sagesse Universelle, il faut être inspiré de Dieu, et non chercher une autosuffisance tirée de sa propre connaissance, qui par nature est imparfaite.
Manger des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, engendra le passage par un cycle d’incarnations pour regagner l’éternité. Ce sont les cycles renouvelés de vies qui feront que l’âme, à terme, obtiendra son retour dans l’Eden Céleste. Les fruits de cet arbre sont les douze cycles zodiacaux qui régissent notre univers local. Ils constituent les cycles de temps qualifiés qui régissent la vie terrestre et l’avenir de notre civilisation.
L’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal
Pour avoir gouté les fruits de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal Adam et Eve sont chassés du Paradis rompant ainsi l’harmonie et provoquant un déséquilibre au sein de la création : le désordre s’installe.
Le tentateur, Satan ou le Diable, selon qu’on veut le nommer, se sert des passions de l’homme pour annihiler son instinct et faire chuter son âme dans la corruption d’un corps physique. Celui qui ne peut lutter contre ses passions laisse se développer en lui les racines du mal. Adam par sa faiblesse, se laissa corrompre par sa compagne de paradis, Eve. La psyché d’Adam en fut déséquilibrée et sous l’influence de celle-ci il entreprit de désobéir à son créateur. Eve incarne ici les passions qu’Adam n’a pas su repousser ; il s’est laissé séduire par Eve, d’où la punition divine de la chute dans le monde temporel.
Primitivement l’homme et la femme étaient un seul et même corps. A l’origine chaque corps était indifférencié. Réintégrer l’unité divine est l’objectif de tout un chacun. Nous sommes tous appelés à redevenir Adam indifférencié par un travail intérieur et profond, la perfection de l’âme. La chute adamique entraîne un long et laborieux cheminement de l’humanité pécheresse qui doit, qu’elle le veuille ou non, qu’elle en ait conscience ou non, qu’elle y croit ou non, faire l’effort de mériter à nouveau l’Eden perdu.
En réalité, la chute adamique n’est rien d’autre que le drame intérieur de l’homme séduit par l’esprit tentateur. Nous devons laisser loin de nous les histoires faisant allusions aux faiblesses sexuelles et autres explications relatées dans la Genèse, et répandues dans la catéchèse pour culpabiliser les relations hommes-femmes comme péchés de chairs.
Adam et Eve avaient le droit de manger des fruits de l’Arbre de Vie. Mais Dieu leur recommanda de ne pas manger des fruits de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Les fruits de l’arbre de vie permettaient de maintenir Adam (l’humanité) dans l’éternel présent. Ils étaient la promesse d’un retour au Paradis Céleste. Ceux du bien et du mal, que l’on peut assimiler aux deux pôles composant le libre arbitre, le bon choix ou le mauvais choix conscient, pouvaient mener à des décisions négatives parce qu’influencées par un mauvais conseiller, Lucifer.
Adam et Eve vivaient en parfaite harmonie au Jardin d’Eden, jusqu’à ce que le Serpent, l’Esprit Tentateur (Lucifer) ne vienne leur dire qu’ils pouvaient goûter du fruit de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal sans aucun risque malgré les recommandations du Créateur. Le tentateur argumenta en présentant Dieu comme celui qui interdit, qui est jaloux, qui craint l’homme, parce qu’il veut conserver ses privilèges divins. Eve sentit monter en elle l’orgueil de choisir, se laissa entraîner, et avec elle, Adam succomba aussi à la tentation de devenir comme Dieu. Le serpent est positivement le symbole de la sagesse, de la science et de l’initiation. Négativement, il est rusé, il séduit et il trompe. Le tentateur, est l’antithèse de la Sagesse dont il devrait être le symbole, l’Ouroboros, symbole d’éternité.
Ne dit-on pas qu’il faut faire des choix en son « Âme et Conscience », c’est-à-dire sans influence extérieure. C’est là la raison du libre arbitre placé en l’homme par le Créateur.
Ainsi donc, ils succombèrent à la tentation et furent assujettis à la Loi de Rédemption. Peu à peu leur enveloppe de lumière s’opacifia jusqu’à constituer une enveloppe de matière dense, le corps physique.
Constitution de l’homme
- Le corps humain est constitué, comme nous l’avons dit, de matière dense, l’enveloppe charnelle, qui est le contenant de l’âme, elle-même en est le contenu. Le corps est tributaire des incidences du temps et de l’espace. C’est grâce à lui, bien que sa durée de vie soit limitée, que l’âme peut s’exprimer.
- L’âme est immortelle. C’est une lumière éternelle issue du Créateur. Elle est un produit de l’Esprit Universel et forme le lien entre l’être physique et l’esprit individuel. Elle évolue en fonction des expériences corporelles et grâce aux enseignements reçus par l’intermédiaire de l’esprit.
- L’Esprit est éternel. C’est le principe premier dans lequel l’homme baigne, ce qui lui vaut d’avoir un corps divin. C’est l’Amour Universel, le Ayam, l’Etincelle Divine, la Présence du Christ en Soi. Il y a donc Transcendance (l’esprit extérieur à l’être humain, qui est l’esprit universel) et Immanence (l’esprit intérieur à l’homme, l’esprit individuel, qui n’est pas une fraction de l’esprit universel, mais qui est à son image). C’est pourquoi il est dit que l’homme fut créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Ainsi, la mort est la séparation de l’âme et du corps de l'être. L’âme est immortelle contrairement au corps qui est périssable. Aujourd’hui la confusion règne au sein de l’église qui ne considère que deux de ces composants ; le corps physique et l’esprit ou âme (esprit et âme étant très souvent confondus), ramenant la tri-unité de l’existence à une dualité. C’est cette notion de dualité qui gomme tout espoir d’évolution spirituelle qui est incarnée par la Trinité Divine et la Tri-Unité de l’être.
Constitution de l’homme selon la kabbale
L’homme fut créé dans un état originel équilibré Corps-Âme-Esprit. Il se situait au-dessus de l’animalité sur laquelle il va devoir régner car il possède l’intelligence supérieure au règne animal et il a toujours en lui une parcelle de l’Esprit Divin. De même l’âme, c’est-à-dire la parcelle divine en l’homme est de constitution triple :
- NEPHESH : fonction animatrice et vitale, monde matériel, sensuel.
- ROUACH : souffle spirituel et intellect, siège du bien et du mal.
- NESHAMAH : souffle divin. Kether, le plus haut degré de l’âme.
Selon la Tradition, l’homme est formé d’un corps physique (chair et os), d’une âme (corps fluidique, astral, mental inférieur, mental supérieur, angélique), et d’un esprit (corps divin). Selon la kabbale, l’âme contient Nephesh qui contient Rouach qui contient Neshamah. En étudiant la kabbale, il est possible de prendre le contrôle de notre âme.
Dans l’âme humaine, Neshamah est le raisonnement inspiré par le Divin en soi, Rouach est synonyme des passions qui peuvent nous en éloigner, et Nephesh est en nous l’instinct de conservation ou base de l’existence.
« L’homme terrestre est un Microcosme au sens le plus inflexible et le plus strict, car il est au Macrocosme, ou univers vivant, ce que le particulier est à l’universel, le sous-multiple à l’unité, le relatif à l’absolu, ce que le fini est à l’infini ». (cf : Le problème du mal, Stanislas de Guaïta ; p.3 – Ed. Trédaniel)
L’arbre de vie rend digne sans générer d’inégalités. Tous les hommes sont égaux car issus de la même source, alors que l’arbre de la Connaissance donne le savoir, et le savoir crée des jalousies parmi les hommes. Les fruits de l’arbre de la connaissance dit « du bien et du mal » engendrent des conflits, des rivalités et des inégalités. C’est pourquoi, manger de ses fruits pour soi-même engendre une contrepartie. Depuis la chute hors du paradis céleste, causée par la rébellion des anges, Lucifer perpétue sa vengeance en incitant les âmes à de mauvais penchants.
Lorsque l’arbre est représenté inversé, il signifie que ses racines se nourrissent du Divin.
Dans le Tarot
Dans le Tarot Initiatique, la lame XII (Le Pendu) symbolise cet arbre, cet être qui regarde vers les cieux, laissant échapper de ses poches les deniers, symboles de matérialité, dont il n’a plus besoin. Désormais, il sait que Dieu pourvoit à ses besoins vitaux qui sont ceux de son être intérieur. Se passer de l’arbre de vie, c’est faire abstraction de la présence de Dieu en nous. C’est vivre en marge du Divin et croire égoïstement que nous serons capables de réaliser sans Lui notre « rédemption ».
Nul ne peut se passer de l’Esprit de Dieu. Vouloir s’en passer a conduit l’humanité à l’acte d’orgueil en se prenant pour l’égal de son créateur. C’est là tout le drame de la chute adamique.
En Alchimie
- L’arbre de Vie est le symbole alchimique du Soufre, il correspond au corps physique du paradis terrestre.
- L’arbre de la Connaissance du bien et du mal est celui du Mercure, il correspond à l’Âme déchue d’origine céleste.
- Le Paradis Céleste est le Sel, l’Esprit Universel qui unit les deux natures.