Les Arbres du Paradis et le Golgotha
Les trois arbres du Paradis n’en sont qu’un à l’origine et sont étrangement comparables à l’Arbre des Séphiroth dans la kabbale hébraïque, pour ne pas dire qu’ils représentent effectivement le plan archétype de la création.
- Au centre, le pilier central, Voie de la Rédemption
- A gauche le pilier de la Rigueur, de la matière
- A droite le pilier de la Miséricorde, de l’Esprit
L’Arbre de Vie dont les fruits peuvent être consommés tel qu’il est dit dans le Paradis Terrestre, représente la voie de l’équilibre, de la Sagesse. C’est l’unique voie à suivre pour réintégrer le Divin. Il ne faut pas en dévier, et pour s’y maintenir il faut respecter les préceptes divins.
L’Arbre de la connaissance du bien et du mal possède deux aspects antagonistes : Celui de gauche est celui de la Rigueur dont il faut faire preuve pour ne pas céder à la tentation orchestrée par l’ange déchu. Celui de droite signifie la Miséricorde accordée aux repentants sincères.
Si au Paradis il y a trois arbres, au Golgotha, il y a trois Croix (3 arbres). Le Golgotha est appelé « Sommet du Crâne ». C’est au sommet du crâne humain que se situe le Chakra « Sahasrara », chakra de l’union avec le cosmos, passage vers l’illumination, dont les couleurs sont le violet et le blanc, respectivement la spiritualité et la pureté. C’est au sommet du crâne que disparaissent toutes les différences entre l’être individuel et le divin pur et omniprésent, en cet endroit où le bien et le mal, le juste et l’injuste n’existent plus. C’est, au Paradis, que l’Arbre de Vie, placé au centre du jardin d’Eden, donne accès au Paradis Céleste.
Les trois Arbres et les trois Crucifiés du Golgotha
Les trois arbres ainsi disposés représentent schématiquement une balance avec ses deux plateaux. Jésus en croix en est le point d’équilibre et les deux larrons, un bon et un mauvais sont les deux plateaux, opposés ou antagonistes.
Les trois crucifiés signifient, les fruits du mal pour le mauvais larron, les fruits du bien pour le bon larron, et au centre le Christ rédempteur. Le bon gagnera sa rédemption grâce à la fidélité de sa foi et son amour de Dieu, quant au mauvais, il lui faudra expier ses fautes et comprendre que la décision de suivre Jésus est de sa seule responsabilité et qu’il doit l’assumer entièrement s’il a foi en son Créateur. Le "lieu du crâne" est ici symbolique en tant que Paradis Individuel.
Le Golgotha est appelé également « Calvaire » car il représente ce que nous devons supporter bon gré mal gré pour parvenir à réintégrer la sphère divine. C’est une épreuve longue et douloureuse que de se réincarner jusqu’à avoir atteint la perfection.
Pour savoir pourquoi le mauvais larron reproche à Jésus d’être là, il faut écouter Flavius Josèphe qui précise :
"Que le terme « larrons » est une traduction peu réaliste de la situation". Selon lui, à l’origine, c’est le mot « lestés » qui était employé pour les qualifier, mais pour installer les bases de la doctrine chrétienne, il était plus enrichissant de faire passer ceux-là pour des bandits.
Les deux larrons, en réalité, sont des disciples de Jésus, qui certes ne font pas partie des douze mais d’un cercle plus important de fidèles. Etant connus comme agitateurs sociaux, ils sont condamnés comme révolutionnaires, au même titre que Jésus, par les romains. L’un d’eux, qui nomme Jésus par son nom (donc il le connait) avoue la permanence de sa foi à Jésus en lui demandant de se souvenir de lui, en quoi le Christ lui promet une place au Paradis pour sa fidélité. L’autre le rend responsable de sa condamnation. En fait, il reproche à Jésus de ne pouvoir le libérer. Il renie ainsi son engagement personnel et sa foi. Il reporte sur Jésus ce qui lui arrive, choix qu’il a fait en le suivant, mais dont il refuse d’assumer les conséquences.
Il y a similitudes entre la faute d’Adam et Eve dans l’Eden Primordial. Eve se laisse séduire par le serpent, mais Adam n’était pas obligé d’obéir à Eve. En le faisant il s’est mis lui-même en porte-à-faux des prérogatives divines. Chacun doit assumer ses choix et ensuite ne pas retomber dans l’erreur.
C’est là tout le drame de l’humanité, qui se cherche des excuses pour justifier ses erreurs, au lieu de les corriger. Nous sommes en présence d’un enseignement majeur, celui du libre arbitre des hommes que chacun peut exercer dans sa vie. Un choix doit être assumé par celui qui le fait, car nul ne le fera à sa place.
Le libre arbitre, et tout comme la loi de rétribution sont là pour éduquer les hommes et non les punir, car Dieu n’est pas un Dieu vengeur et cruel comme il est dit dans la loi mosaïque. C’est un Dieu d’Amour et de Paix.
En commettant le "péché originel" Adam est tombé dans la dualité, se séparant de l’arbre de vie qui est un arbre d’équilibre. Le Christ sur la croix est au centre ; il est la figuration de l’Adam régénéré par l’arbre de vie, la rémission du péché originel, le retour à la source unique. Par le sacrifice du Christ Jésus l’Arbre de Mort redevient « Arbre de Vie ».