RELIGIEUX
L’Ordre du Temple est Religieux
L'Ordre du Temple est un Ordre Religieux, sans être inféodé à une Eglise exotérique. Ce caractère est spécifié dans ses statuts et rappelé dans la plupart de ses publications (bulletins - cours - plaquettes - mandements). Cette affirmation, qui ne présente aucun caractère sensationnel, heurte certains membres habitués à lire dans les brochures d'autres ordres initiatiques leur caractère non religieux. Pourtant il parait évident qu'un ordre initiatique et traditionnel ne peut être que religieux. Si on se réclame de la Tradition, émanation de la Sagesse Divine, il nous parait difficile de mettre Dieu entre parenthèses. Il y a contradiction entre se présenter comme une émanation de la Tradition et affirmer son caractère non religieux.
Les Ordres et les Groupes qui se réclament de la Tradition sont nécessairement religieux. A moins qu'ils ne voient dans la Tradition qu'une Sagesse humaine qui s'est perfectionnée au cours des siècles. Dans ce cas, ces ordres ne sont ni Traditionnels ni Initiatiques mais des associations culturelles.
D'autres associations s'affirment non religieuse dans le but de faciliter leur recrutement. Nous considérons qu'elles commettent une faute grave vis à vis des postulants en masquant l'un de leurs caractères.
La Religion est non seulement ce qui relie l'homme au Divin mais ce qui fait participer l'homme au Divin. Ici nous devons faire une très sévère mise en garde. Dans la plupart des religions actuelles, le laxisme le plus effarant règne.
Il suffit de recevoir quelques bénédictions, quelques enseignements et surtout de se dire Chrétien, Musulman, Bouddhiste pour se croire arrivé à Dieu. Or la voie initiatique est longue, ardue, semée d'embûches. On ne saurait donc se contenter de quelques manifestations extérieures. La Religion mobilise l'Homme tout entier et subordonne toutes les activités de ce dernier à la recherche du Divin. L'homme engagé dans la voie religieuse doit non seulement approfondir sans cesse ses connaissances, il lui faut aussi les intégrer à son être et mettre ses pensées et ses actes en harmonie avec son idéal : "Il y aura beaucoup d'appelés mais peu d'élus ". Si la Religion est ouverte à Tous, peu sont capables de mener à bien la réalisation. Nul ne devient un Saint en une seule vie, plusieurs incarnations sont nécessaires.
L'Ordre du Temple est non seulement religieux mais il est Chrétien. Cette seconde affirmation parait choquer certains de nos contemporains pour la simple raison qu'ils ignorent tout du Christianisme. Nous y reviendrons. D'autres veulent bien que l'on soit religieux mais pas Chrétien. Et de nous critiquer au Nom de l’œcuménisme !
Il est de fait qu'il existe à la surface de notre planète un grand nombre de religions ayant au moins un point commun : la Croyance en un Dieu Unique. La plupart de ces religions ont été inspirées par Dieu. Elles sont donc éminemment respectables. Une seule religion, le Christianisme, a été fondée par Dieu lui même, en la personne de son Fils Jésus Christ. Le Christianisme n'a pas, si l'on en croit son fondateur, la vocation d'abolir mais d'accomplir. Il se situe donc à un niveau supérieur aux religions précédentes.
Mais cette situation ne peut justifier l'intolérance poussée jusqu'à la persécution. Elle implique aussi qu'il n'est pas possible de créer une religion nouvelle en faisant des moyennes, des concessions réciproques. Un ersatz composé d'éléments empruntés à des religions diverses n'aurait aucune consistance et ne susciterait aucun engouement des masses. Elle ne serait que la caricature d'une religion.
Si la confusion des dogmes et des rites est à rejeter, des relations fraternelles peuvent exister et beaucoup de travaux peuvent être réalisés en commun. Naturellement, cette attitude fraternelle ne peut être étendue vis à vis des sectes qui exploitent la crédulité humaine à des fins économiques ou politiques. D'où la nécessité d'une certaine vigilance.
Par ailleurs, il est parfois difficile de distinguer sectes, ordres et religions. La définition classique de la secte : " Ce qui se détache d'une confession principale " n'est pas valable. La secte se caractérise par le pouvoir absolu du Maître ou du Chef religieux, par l'étouffement de la personnalité, par l'impossibilité d'exercer le libre arbitre, par des contraintes physiques et psychiques, par l'exploitation des membres, par des buts qui n'ont rien de spirituels (finances, politiques).
L'Ordre du Temple est Chrétien : mais pour beaucoup de nos contemporains le Christianisme s'identifie avec l'Eglise Catholique Romaine et avec elle seule. Il s'agit là d'une très grave confusion. Certes nos contemporains ne sont pas sans excuses. Les médias qui se donnent pour mission d'informer ne manquent pas de décerner au Pape Jean-Paul II le qualificatif de " Chef de tous les Chrétiens " alors qu'il n'est le chef que de l'Eglise Catholique Romaine. Les historiens feignent d'oublier que la première église des Gaules n'était pas romaine mais Gallicane et qu'elle n'était pas une émanation de l'Eglise Romaine mais découlait des églises orientales ! Bref, tout est fait - soit par ignorance, soit par dessein - pour encourager la confusion.
Le Christianisme ne peut se définir qu'en référence à l'Eglise primitive qui gardait fidèlement les enseignements du Christ et des Apôtres. Mais avant d'aller plus loin il faut préciser que « catholique » signifie « Universel » et que l'Eglise Catholique n'est pas un critère propre uniquement à l'Eglise Romaine car l'Eglise Orthodoxe se définit aussi par " l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique ".
L'Eglise est née de la Volonté du Christ. Comme Corps du Christ, organisme dont la tête est dans les cieux, l'Eglise a été fondée à l'Ascension. Mais comme Réceptacle du Saint-Esprit, comme lieu de la déification des hommes et du cosmos, elle a été fondée à la Pentecôte. L'Eglise apparaît donc comme une réalité divino-humaine chargée d'assurer le salut de l'humanité.
L'Eglise est aussi une institution. Sa structure est postulée par sa réalité sacramentelle. Seule la succession apostolique de l'épiscopat atteste que le Seigneur reste parmi nous dans les sacrements.
L'Ordre du Temple est dans l'Eglise. Et c'est un Ordre de l'Eglise.
Comme l'Eglise, il n'a pour Maître que le Christ. Il se place sous la protection de Notre Dame et sous le patronage de Saint-Jean le Baptiste et de Saint-Jean l'Evangéliste.
L'Ordre du Temple reconnaît, sans exception, tous les dogmes de l'Eglise primitive, tels qu'ils ont été formulés par le Christ et par les Apôtres et explicités par les Pères de l'Eglise :
- Croyance en un Dieu Unique, Immanent et Transcendant à la création.
- Croyance en un Dieu Unique en Trois personnes (Père, Fils, Saint-Esprit)
- Croyance au fait que Dieu a créé le Monde et tous les êtres vivants y compris l'homme.
- Affirmation que l'homme est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit et de la non-identité de l'âme et de l'esprit.
- Affirmation que la nature humaine et le cosmos ont été déchus par la faute Adamique.
- Croyance en l'Incarnation du Christ, proclamée par les prophètes, promise par Dieu, dans le sein de la Bienheureuse Marie.
- Affirmation que le Christ, Seconde Personne de la Sainte Trinité possédait après son incarnation, une nature divine et une nature humaine.
- Affirmation que la Vierge Marie est Mère de Dieu et Mère des Hommes. Qu'ayant permis l'incarnation elle est co-rédemptrice et avocate de l'humanité.
- Croyance en son Immaculée Conception et en son Assomption.
- Croyance que le Christ, par sa Mort, par sa Résurrection et par son Ascension a régénéré la nature humaine.
- Croyance dans le Retour du Christ (Parousie), dans l'établissement du Millenium, dans le Jugement Dernier et dans l'entrée des élus dans la Jérusalem Céleste : cette régénération de l'état primordial (Paradis Terrestre) s'accompagnant d'une régénération du Cosmos.
- Affirmation de l'origine divine de l'Eglise (consacrée à la Pentecôte) chargée de perpétuer les enseignements et l’œuvre du Christ (par les sacrements) afin d'assurer le salut de l'humanité.
- Affirmation des notes de l'Eglise : Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
- Affirmation que toute église locale présidée par un évêque successeur des Apôtres, manifeste en plénitude l'Eglise Universelle.
- Affirmation que toutes les églises locales s'identifient dans le Corps du Christ que chacune manifeste. Leur communion est une consubstantialité eucharistique conditionnée par l'Identité de la Foi. Cette communion se manifestant dans le collège épiscopal, image du collège Apostolique.
A ces dogmes, l'Ordre du Temple ajoute, en se fondant sur les témoignages des Pères de l'Eglise des IIe, IIIe, IVe et Ve siècles :
1°) L'affirmation de l'existence d'un ésotérisme chrétien (Johannisme) destiné à approfondir les enseignements exotériques de l'Eglise. Cet ésotérisme est donc complémentaire de l'exotérisme et ne peut s'opposer à lui. Il ne peut davantage s'y substituer. Cet ésotérisme est la conséquence logique du fait que la qualité de chrétien est un " devenir " acquis par un effort personnel au sein de l'Eglise. L'état de chrétien est toujours perfectible car seul Dieu est parfait.
2°) La croyance en la réincarnation des âmes enseignée par l'Eglise primitive et exigée par la Justice Divine. Ce qui exclut les peines éternelles de l'enfer (qui n'ont jamais été admises par les sept premiers conciles et qui ne sont qu'une interprétation abusive de l'opinion de l'Empereur Justinien).
Bien entendu l'Ordre du Temple considère la loi d'Amour comme le premier et le plus grand des commandements formulés par Notre Seigneur Jésus Christ.
Nous tenons à faire une dernière mise au point consacrée à la Religion dans l'Ordre du Temple, abordant avec la plus grande franchise nos rapports avec l'Eglise Romaine.
Présentement, en Europe Occidentale, l'Eglise Romaine apparaît comme le groupe religieux le plus important se réclamant du Christianisme. C'est là un fait incontestable. Par ailleurs l'Eglise Romaine occupe encore une position importante et privilégiée dans le contexte social et politique et dans l'esprit de nos contemporains. Certains nous conseillent donc de nous rapprocher d'elle pour bénéficier de son appui. D'autant que le premier Ordre du Temple avait reçu de l'Eglise Romaine de très nombreux privilèges.
L'Ordre du Temple médiéval fondé le 27 décembre 1118 à Jérusalem est issu d'un Ordre initiatique qui lui était préexistant. Et lorsque les neufs chevaliers ont créé l'Ordre, ils n'avaient pas demandé l'aval de l'Eglise. Ils avaient suivi les instructions des Connaissants. Bien plus, lorsque les chevaliers, comprenant qu'ils leur étaient impossible de se développer sans la bénédiction du Pape, s'adressèrent à Rome, ils ne furent pas reçus à bras ouverts. Ils ne trouvèrent aide et appui qu'auprès de Saint-Bernard, Abbé de Clairvaux et initié druidique.
On peut dire que l'Ordre du Temple dût beaucoup à Saint-Bernard qui n'hésita pas à convoquer en 1128 un Concile à Troyes pour lui donner une règle. Les Pères Conciliaires montrent qu'il s'agit d'un Concile Régional et que ses participants sont plus ou moins liés à Saint-Bernard.
Par ailleurs la plupart des privilèges concédés ensuite par les Papes le furent par d'anciens Cisterciens. Il est donc inexact de dire que l'Ordre du Temple ait été aidé par l'Eglise. Disons qu'il a bénéficié d'une aide d'une partie bien définie de l'Eglise. Certes, théoriquement, l'Ordre dépendait de Rome, mais pratiquement les Templiers n'en faisaient qu'à leur guise. Aussi les relations de l'Ordre avec Rome et avec le Clergé Séculier n'étaient pas toujours bonnes...
Vint l'année 1307. Le Roi de France, Philippe le Bel, après avoir acheté la complicité du Pape Clément V (en favorisant son élection) arrête tous les Templiers du Royaume, pour s'emparer de leurs biens.
Non seulement Clément V apporte son appui à l'action de Philippe le Bel, mais il réunit un Concile à Vienne en 1312 pour " éteindre l'Ordre ". Les Pères Conciliaires n'ont pas eu à discuter beaucoup des Templiers puisqu'on leur intima l'ordre de se taire sous peine d'excommunication ! Les récentes mises en garde contre la Franc-Maçonnerie sont là pour nous rappeler que l'ésotérisme n'a pas droit de cité dans l'Eglise Romaine.
Nous savons de bonnes sources que Rome surveille de très près la Résurgence de l'Ordre du Temple. Mais toutes ses manœuvres (récupérations d'ordres existants - créations de pseudo-ordres) ont échoué. Il va de soi que nous sommes encore assez lucides pour ne pas nous placer sous la protection pontificale qui ne manquerait pas de nous étouffer.
D'autant que l'histoire de la chrétienté nous montre comment s'est édifié, au fil des siècles, le pouvoir monarchique pontifical dont le plus beau fleuron est l'infaillibilité proclamée en 1870. Peu à peu, les évêques de Rome, usant de tous les moyens (fausse donation de Constantin, fausses décrétales) profitant de la faiblesse des états, sont devenus des hommes politiques et des financiers. D'ailleurs l'Eglise primitive n'a jamais connu de pouvoir centralisateur.
"Quoi donc, dira-t-on, le Pape n'est pas le successeur de Pierre ?
Il l'est, mais en tant qu'évêque. Car Pierre est un apôtre et le coryphée des apôtres, mais le Pape n'est ni un apôtre, (car les apôtres n'ont pas ordonné d'autres apôtres, mais des pasteurs et des docteurs), ni encore moins le coryphée (chef des chœurs chez les grecs) des apôtres. Pierre est l'instructeur de l'Univers mais le Pape est l'Evêque de Rome ". Les prétentions de l'évêque de Rome sont donc nullement recevables. La chrétienté n'a qu'un seul chef, le Christ et personne d'autre.
Par ailleurs nous émettons les plus expresses réserves sur les réformes édictées lors du Concile Vatican II et sur les activités financières et politiques de Rome. Les relations établies avec certains groupes d'affaires, avec certaines sectes, avec certains services de renseignements, avec certains partis politiques jettent d'étranges lueurs sur les activités qui ont pris la première place au Vatican. Elles n'ont rien de spirituelles malgré quelques paravents religieux. Chaussant maladroitement les sabots de l'anticommunisme, le Vatican mène une politique dangereuse. Il est vrai qu'il y a quarante ans, le Pape Pie XII ne leva pas le petit doigt pour sauver les juifs de l'extermination et pour ne pas contrarier ses amis totalitaires. La politique menée par le Vatican ne nous parait pas compatible avec l'Idéal Templier.
Il est inutile de préciser que nos critiques s'adressent aux responsables de l'Eglise Romaine et non aux fidèles de cette église. Ceux-ci ne peuvent être tenus pour responsables des erreurs commises par les « Infaillibles ».
La Chrétienté ne peut retrouver sa voie qu'en retournant aux principes régissant l'Eglise Primitive. Et surtout en ne bafouant pas la Loi d'Amour. Ainsi se construira le Royaume de Paix, de Lumière et d'Amour qui est celui de Dieu.