L’ EGLISE
Etymologiquement, Eglise a pour origine le mot grec ekklesia, signifiant « assemblée ». Le mot Eglise possède plusieurs significations : l’assemblée des chrétiens, le lieu où se tient cette assemblée, l'ensemble des chrétiens (Eglise terrestre), l'ensemble de toutes les créatures et entités terrestres, extraterrestres et célestes confessant le Christ (Eglise Universelle).
L’assemblée est la réunion des personnes ayant été baptisées, croyant aux enseignements du Christ, mettant en pratique les enseignements Christiques, en particulier la Loi d’Amour.
L’Eglise est le Temple chrétien. Temple vient du latin Templum désignant, pour les étrusques, une division de l’espace où ils lisaient les présages. Il peut être un espace terrestre ou bien un volume dans l’espace, séparé du monde par des rites particuliers (de fondation, de construction, de consécration). Le Temple où se manifestent les énergies créatrices et organisatrices du monde, est le point de contact entre le Ciel et la Terre, entre Dieu et l’homme.
C’est un espace ou un lieu sacré. Dans l’Ancien Testament, les sanctuaires sont édifiés selon des indications divines. L’Eglise est un édifice sacré (les cathédrales sont des encyclopédies visuelles, communément appelées Bibles de pierres). La construction du Temple est basée sur la Géométrie Sacrée (le Cercle, le Carré, le Triangle, le Cube, la Croix, l’Etoile), sur l’harmonie des nombres, (nombre d’Or, symbolisme des nombres).
Lieu de présence divine, le Temple est le centre du monde, aussi son orientation est d’une grande importance. L’espace y naît et s’y organise. L’Eglise chrétienne est orientée Ouest-Est. A l’Ouest : côté de la porte, pays du soleil couchant, lieu des ténèbres, royaume des morts, monde profane. A l’Est : côté chœur, pays du soleil levant, lieu de lumière et de vie. Si l’orientation Ouest-Est n’est pas respectée, elle nuit gravement aux qualités de l’édifice.
Un second axe Nord-Sud, orienté perpendiculairement, croise le premier en un lieu appelé Transept. Le plan général de l’Eglise dessine donc une Croix par le centre de laquelle s’élève un axe ( appelé centre du monde ) qui relie le haut et le bas, le Ciel à la Terre. L’ensemble des trois axes constitue ce que l’on nomme Croix Cosmique dont les six branches et le centre symbolise le septénaire. Le plan représente également l’homme-Dieu couché, les bras étendus et la tête à l’Orient.
L’Eglise terrestre comprend l’Eglise enseignante (le Clergé) et l’Eglise enseignée (les Fidèles). L’Eglise enseignante a le soin d’enseigner la doctrine chrétienne, d’administrer les sacrements et de conseiller les fidèles en quête du Divin. L’Eglise universelle est l’ensemble de toutes les entités, créatures terrestres, extra-terrestres et célestes confessant le Christ, Fils de Dieu et la Vierge Marie. Elle comprend également les chœurs angéliques, les maître ascensionnés, les connaissants, les initiés, les membres du clergé et les fidèles.
L’Ecclésiologie primitive interprète le mot Ekklesia dans le sens du peuple de Dieu appelé à se réunir dans le corps du Christ. Toute réunion ecclésiastique locale, correcte sur le plan des rites, présidée par un évêque, possède toute la plénitude de l’Eglise de Dieu en Christ.
Citons à ce propos :
- Saint Basile : « L’Esprit se trouve présent dans chacun de ceux qui le reçoivent comme s’il n’était communiqué qu’à lui seul ».
- Saint Grégoire : « L’Esprit dissémina les apôtres sur toute la terre et à présent, aucun lieu, fût-ce le plus Saint, n’a prééminence ».
- Saint Ignace : « Toute l’Eglise locale intégrée dans son évêque – signe vivant du Christ – est l’Eglise catholique universelle ».
La présence divine ne pouvant être divisée, toute Eglise locale est Eglise du Christ et tout évêque de l’église du Christ est évêque de toute l’église Chrétienne universelle, même si sa juridiction ne s’exerce que sur un territoire restreint.
Dans le christianisme primitif, on réservait le titre de « sacerdos » au Christ, comme étant l’unique médiateur entre l’homme et Dieu. Le prêtre chrétien représente donc le Christ. C’est un pontife, qui construit un pont entre le ciel et la terre, entre Dieu et les hommes. C’est une image du Christ d’où sa triple fonction, enseignante, pastorale et sanctifiante.
La hiérarchie ecclésiale comprend :
A. Les Ordres Mineurs :
- l’ostariat ou ordre du portier ; il ouvre et ferme les portes, assure la discipline et sonne les cloches.
- le lectorat ou ordre du lecteur ; il lit ou chante les psaumes et est responsable de la catéchèse.
- l’exorcisat ou ordre de l’exorciste ; il bénit l’eau et pratique les exorcismes.
- l’acolytat ou ordre de l’acolyte ; il allume les cierges, les charbons, l’encens, et présente les espèces au sous-diacre.
B. Les Ordres Majeurs ou Sacrés :
- le sous-diaconat ou ordre du sous-diacre ; il verse l’eau dans le calice, garde les vases sacrés et lit l’Epître.
- le diaconat ou ordre du diacre ; il lit l’Evangile, peut baptiser, distribue la communion et prêche.
- le sacerdoce qui comprend la prêtrise ou ordre du prêtre et l’épiscopat ou ordre de l’évêque ; seul ce dernier degré donne la plénitude du sacerdoce car il permet de le transmettre.
Dans l’Eglise primitive il n’y avait que trois ordres ; l’épiscopat, le presbytérat (ou prêtrise), et le diaconat. Mais à cause du nombre important de fonctions on en vint, au IIIe siècle, à différencier plusieurs ordres dans le diaconat. Ce qui explique les sept ordres actuels. Les ordres mineurs et les ordres majeurs sont des étapes successives et obligatoires sur le chemin qui mène à la plénitude du sacerdoce.
Le Pape est déclaré « chef de l’Eglise », et « représentant du Christ sur terre ». Il est qualifié de « Vicaire du Christ » et de « Chef de tous les chrétiens ». Cependant, depuis le Concile Vatican I (1869 – 1870), date à laquelle fut promulguée l’« Infaillibilité Papale » (!), nous considérons que toutes ces prétentions sont injustifiées.
Selon Saint Paul (Ephésiens I, 22-23), le Christ est le seul « chef suprême de l’Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit Tout en Tous ». La même idée de tête unique est exprimée dans Col I, 18 et dans Col III, 11. Elle exclut formellement toute conception de vicariat. Cela est confirmé par les paroles du Christ : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps » et par le fait que l’Eglise primitive n’a jamais connu de juridiction universelle.
L'apostolicité, en tant que dignité personnelle des témoins oculaires du Christ, ne peut se reproduire. Voilà pourquoi la papauté est une déviation du christianisme primitif. Son existence ne peut être justifiée ni par les Ecritures ni par les Pères de l’Eglise.
L’Eglise Universelle est composée de trois degrés allant de bas en haut :
A) L’Eglise Exotérique ou Eglise de Pierre qui a reçu pour mission :
- de sensibiliser les masses en leur faisant connaître l’Evangile
- d’enseigner les vérités élémentaires du christianisme
- de faire mettre en pratique les enseignements du Christ et en particulier la Loi d’Amour.
B) L’Eglise Esotérique ou Eglise de Jean qui a reçu pour mission :
- d’instruire les cherchants de l’ésotérisme chrétien
- de veiller au maintien de la doctrine du Christ et des rites traditionnels dans l’église exotérique.
C) L’Eglise de Lumière ou Eglise de Melchissédec qui est composée des neuf chœurs angéliques, des maîtres ascensionnés, des connaissants. Elle est la gardienne de la tradition et l’inspiratrice des ordres initiatiques authentiques.
La lumière divine descend du haut vers le bas, les âmes montent du profane vers le divin, du bas vers le haut, en passant par l’Eglise exotérique puis par l’Eglise ésotérique. Cette montée se produit au travers des incarnations et sa finalité est la fusion en Dieu.